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GABRIEL LAMBERT.

pouvait qu’ajouter au danger physique, j’abandonnai donc ma première idée, et laissai le cocher continuer sa route.

« Après dix minutes d’angoisses, et pendant lesquelles je voyais à chaque cahot se contracter douloureusement la figure du blessé, nous arrivâmes rue Taitbout, n° 11.

« M. de Faverne demeurait au premier.

« Un des témoins monta prévenir les domestiques, afin qu’ils vinssent nous aider à transporter leur maître : deux laquais en livrée éclatante et galonnée sur toutes les coutures descendirent.

« J’ai l’habitude de juger les hommes non-seulement par eux-mêmes, mais encore par ceux qui les entourent ; j’examinai donc ces deux valets : ni l’un ni l’autre ne montra le moindre intérêt au blessé.

« Il était évident qu’ils étaient au service de M. de Faverne depuis peu de temps, et que ce service ne leur avait inspiré aucune sympathie pour leur maître.

« Nous traversâmes une suite d’appartements qui me parurent somptueusement meublés, mais que je ne pus examiner en détail ; et nous arrivâmes à la chambre à cou-