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GABRIEL LAMBERT.

mie, et à huit heures je devais être à la Charité.

« — N’avez-vous donc personne pour vous soigner ? lui demandai-je.

« — Personne, répondit-il d’une voix sourde.

« — Vous n’avez pas un père, une mère, un parent ?

« — Personne.

« — Une maîtresse ?

« Il secoua la tête en soupirant, et il me sembla qu’il murmura le nom de Louise, mais ce nom resta si inarticulé que je demeurai dans le doute.

« — Je ne puis pourtant pas vous abandonner ainsi, repris-je.

« — Envoyez-moi une garde, balbutia le blessé, et dites-lui que je la payerai bien.

« Je me levai pour le quitter.

« — Vous vous en allez déjà ?… me dit-il.

« — Il le faut, j’ai mes malades ; si c’étaient des riches, peut-être aurais-je le droit de les faire attendre, mais ce sont des pauvres, je dois être exact.

« — Vous reviendrez dans la journée, n’est-ce pas ?