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À force de se frotter les uns aux autres, de vivre ensemble, d’être soumis aux mêmes besoins, de courir les mêmes dangers, ces hommes s’étaient créé entre eux une espèce de langue pareille à ce patois que l’on parle sur les bords de la Méditerranée, et à l’aide duquel un voyageur peut faire le tour de ce grand lac que les anciens appelaient la mer Intérieure. Cette langue suffisait à l’échange de leurs pensées et à la communication de leurs désirs.

C’était dans ce patois que le chef leur donnait ses ordres.

Au jour du combat, un même esprit animait ces hommes : on eût dit des compatriotes, des amis, presque des frères ; mais, le champ de bataille évacué, pour la garnison, les nationalités