Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/35

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La porte fermée toujours n’inspirait donc d’autre crainte que la présence d’une douleur qui pouvait dépasser les forces humaines.

La porte demeura fermée tout le reste de la journée, toute la nuit ; Luguet et Caroline se tenaient l’oreille collée à cette porte, ils entendaient remuer les meubles, ouvrir et fermer les armoires, et, de temps en temps, sortir de cette poitrine déchirée des sanglots sourds et étouffés.

Enfin, le lendemain, vers huit heures du matin, la porte s’ouvrit. Dorval parut et trouva son gendre et sa fille agenouillés devant cette porte.

Ils avaient passé la nuit là.

Ils poussèrent un cri de surprise : la chambre était transformée en chapelle, Marie en avait fait disparaître tous les objets profanes, et elle avait tout remplacé par des souvenirs de Georges et des objets pieux.

Le berceau de l’enfant, comme un autel antique, était placé au milieu de la chambre, tout couvert de fleurs arrachées à la terrasse.

Puis, à côté du berceau, elle avait traîné un ca-