Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/99

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Cher Dumas,

Vous venez de terminer le récit des souffrances de Marie Dorval par un de ces élans de cœur qui prouvent ce que les malheureux doivent attendre de vous.

Mais la position que je me suis faite en accomplissant un devoir que vous avez bien voulu considérer comme un dévouement, ne me permet pas d’accepter la pensée d’une souscription.

Certes, ces reliques nous sont chères !... et j’espère les revoir un jour, mais c’est à mon travail seul que je veux les devoir.

Marie Dorval n’a plus rien à envier aux heureux de la terre : elle est réunie pour toujours à son cher Georges !...

Elle n’a pas de monument, mais sa tombe est couverte de fleurs que sa brave fille entretiendra toute sa vie ! Et plus tard, nos petits-enfants continueront cette tâche, si triste et si douce !

Vous venez de lui élever un mausolée plus impérissable qu’une pierre tumulaire, car vous avez mis au jour ce cœur si grand, si méconnu !

Il est autour de nous des malheurs devant lesquels je dois taire les miens, et si déjà vos gracieuses lectrices ont répondu à votre généreux appel, eh bien ! que cette bonne action ne soit pas