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la princesse flora

— Pourquoi pas, princesse ? Chauffez le métal et il fondra, et la main des siècles n’effacera plus jamais l’empreinte que vous y aurez laissée.

— Mais, pour y imprimer quelque chose, il faut user du marteau, et le marteau va mal à la main d’une femme.

— La patience fait plus que la force, princesse.

— Mais croyez-vous, capitaine, qu’on fasse manœuvrer la patience comme vous faites manœuvrer votre frégate ? Et, à propos de votre frégate, comment se porte-t-elle ?

— Mal, princesse, mal ; du moment où vous l’avez quittée, les tempêtes l’ont assaillie.

— J’espère pourtant, continua l’aimable femme en jouant sur le nom de ma frégate, j’espère que l’Espérance n’est pas perdue ?

— Peu m’importe, répondis-je ; je suis si loin d’elle ou plutôt, ajoutai-je avec un soupir, elle est si loin de moi !

— Mais, comme un fidèle chevalier, vous portez toujours sa devise, et, sur votre collet, je vois briller symboliquement deux ancres.