Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/190

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tendre ces mots sur une mélodie de Schubert :

« J’ai tout étudié, philosophie, droit et médecine ; j’ai fouillé dans le cœur des hommes, je suis descendu dans les entrailles de la terre, j’ai attaché à mon esprit les ailes de l’aigle pour planer au-dessus des nuages ; où m’a conduit cette longue étude ? au doute et au découragement. Je n’ai plus, il est vrai, ni illusion ni scrupule, je ne crains ni Dieu ni Satan ; mais j’ai payé ces avantages au prix de toutes les joies de la vie. »

Au premier mot j’avais reconnu la voix du comte Horace. On devine donc facilement quelle singulière impression durent faire sur moi ces paroles de Faust dans la bouche de celui qui les chantait : l’effet fut général, au reste. Un moment de silence profond succéda à la dernière note, qui s’envola plaintive comme une ame en détresse ; puis des applaudissemens