Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/262

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l’autre : tout cela d’ailleurs était si incompréhensible et si étrange que parfois je me demandais si je n’étais pas sous l’empire d’un rêve ; au reste, on n’entendait aucun bruit, la nuit poursuivait son cours calme et tranquille, et moi j’étais restée debout à la fenêtre, immobile de terreur, n’osant quitter ma place, de peur que le bruit de mes pas n’éveillât le danger, s’il en était qui me menaçât. Tout à-coup je me rappelai cette porte dérobée, cet escalier mystérieux ; il me sembla entendre un bruit sourd de ce côté, je m’élançai dans ma chambre, refermai et verrouillai la porte ; puis j’allai retomber dans mon fauteuil sans remarquer que, pendant mon absence, une des deux bougies s’était éteinte.

Cette fois ce n’était plus une crainte vague et sans cause qui m’agitait, c’était quelque crime bien réel qui rôdait autour de moi et dont j’avais de mes yeux distingué les agens. Il me semblait à tout moment que j’allais voir s’ouvrir une porte cachée, ou entendre glisser quelque panneau inaperçu ; tous ces petits bruits si distincts pendant la nuit et que cause