Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/319

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cette tranquillité, et l’avenir pour elle allait-il douloureusement se rattacher à ce passé que tous mes efforts avaient eu pour but de lui faire oublier. Je la trouvai triste et rêveuse ; je vins m’asseoir à son côté ; ses premiers mots m’apprirent la cause de sa préoccupation.

— Ainsi vous partez ? me dit-elle.

— Il le faut ! Pauline, répondis-je d’une voix que je cherchais à rendre calme, vous savez mieux que personne qu’il y a des événemens qui disposent de nous, et qui nous enlèvent aux lieux que nous voudrions ne pas quitter d’une heure, comme le vent fait d’une feuille. Le bonheur de ma mère, de ma sœur, le mien même, dont je ne vous parlerais pas s’il était le seul compromis, dépendent de ma promptitude à faire ce voyage.

— Allez donc, reprit Pauline tristement ; allez, puisqu’il le faut ; mais n’oubliez pas que vous avez en Angleterre aussi une sœur qui n’a pas de mère, dont le seul bonheur dépend désormais de vous, et qui voudrait pouvoir quelque chose pour le vôtre !…

— Oh ! Pauline, m’écriai-je en la pressant