Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/174

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algériens, sachant que le prince de Moncada-Paterno, l’un des plus riches seigneurs de la Sicile, revenait dans une petite speronare de Pantellerie à Catane, accompagné seulement d’une douzaine d’hommes de sa suite, s’embusquèrent derrière l’île de Porri, distante de deux milles à peu près de la côte. Le bâtiment du prince, ainsi que l’avaient prévu les pirates, passa entre l’île et le rivage ; mais au moment où ils le virent engagé dans le détroit, ils sortirent avec trois barques de la petite anse où ils étaient cachés, et firent force de rames pour couper le chemin au bâtiment du prince. Celui-ci ordonna aussitôt de gouverner vers la terre, et alla s’échouer sur la plage de Fugallo. Comme il y avait à l’endroit où le bâtiment avait touché trois pieds d’eau à peine, le prince et sa suite sautèrent à la mer, tenant leurs armes au-dessus de leurs têtes, et espérant arriver au village qu’ils voyaient s’élever à une demi-lieue à peu près dans les terres, sans avoir besoin d’en faire usage. Mais à peine furent-ils débarqués, qu’une autre troupe de corsaires qui, prévoyant cette manœuvre, avait remonté avec une barque le