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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

plaisir. Jusque-là, en effet, il n’avait eu, pour reconnaître à quel point un air était respirable, que la respiration elle-même ; pour réactif, il était obligé d’employer des souris, qu’il introduisait successivement dans l’air à essayer, jusqu’à ce qu’elles ne pussent plus y vivre. Ses expériences étaient donc l’occasion d’une assez grande consommation de ces petits animaux, qui désormais devinrent inutiles. En cherchant à s’assurer si le bioxyde d’azote, qui lui offrait un moyen d’analyse moins meurtrier et plus prompt, lui offrirait aussi un moyen plus exact, Priestley fut conduit à reconnaître les singulières propriétés antiseptiques de ce gaz. Ayant mis, en effet, quelques souris dans un vase où se trouvait un excès de bioxyde d’azote, et l’ayant oublié, il s’aperçut à quelques jours de là, avec étonnement, qu’aucune putréfaction ne s’était manifestée. Il fut amené par ce concours de circonstances à étudier et à caractériser ce gaz éminemment antiseptique sous un point de vue qui serait probablement resté longtemps ignoré, et dont tout l’intérêt n’est pas encore apprécié.

Peu de temps après, il découvrit le gaz chlorhydrique et ensuite le gaz ammoniac, connus déjà l’un et l’autre depuis longtemps à l’état de dissolution, le premier sous le nom d’esprit de sel, le second sous celui d’esprit de sel ammoniac ou d’alcali