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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

longtemps, le reste du métal demeure intact, quoique le vase renferme encore une grande quantité d’air ; mais celle-ci ne peut plus s’unir au métal. D’ailleurs la quantité d’oxyde formée est proportionnelle au volume des vases. Ainsi, une portion de l’air disparaît, tandis que le métal augmente de poids par sa calcination, et la fixation de cet air explique l’augmentation observée.

À cette époque, M. de Trudaine-Montigny avait donné à l’Académie une lentille de grande dimension, connue sous le nom de lentille de Trudaine, et Lavoisier avait été chargé par cette compagnie d’exécuter une série d’expériences, à l’aide de ce bel instrument. La lentille fut placée dans le jardin de l’infante, dépendance du Louvre du côté de la Seine ; car alors l’Académie tenait séance au Louvre. À son aide, Lavoisier fit beaucoup d’expériences qui ont maintenant peu d’intérêt pour nous ; mais il en fit aussi quelques-unes qui en avaient beaucoup pour lui : je veux parler de la réduction de l’oxyde de mercure par l’action de la chaleur seule.

La calcination des métaux, celle du mercure par conséquent, exigeant le concours de l’air et n’ayant lieu que par l’absorption d’un gaz emprunté à l’air, on devait, par la réduction de la chaux de mercure exécutée sans intermède et par le seul effet de la chaleur, retrouver le gaz que l’air avait fourni.