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ORIGINES DE LA CHIMIE. — HÉBREUX.

que les Hébreux étaient avancés dans l’étude de la Chimie, on a prétendu qu’ils en avaient emprunté les principes aux Égyptiens pendant leur séjour parmi eux ; mais, d’après ce que nous venons de voir, on sent qu’un tel motif ne peut être d’un grand poids. On a voulu faire de Moïse un grand chimiste, et l’on a cité en preuve la dissolution du veau d’or, que l’on a cherché à expliquer par la théorie des sulfo-sels ; mais il est évident que rien ne prouve que Moise ait su la Chimie, quoiqu’on puisse lui accorder la connaissance de certains procédés. On a cité également d’autres personnages qui se seraient mêlés aussi de Chimie et même d’Alchimie, à en croire d’anciens ouvrages ; mais les passages qui les concernent sont manifestement apocryphes : tels sont les écrits attribués à une certaine Marie la Juive, telle est la prose qui prête la connaissance de la pierre philosophale à saint Jean l’Évangéliste.

La connaissance des différents arts chimiques cultivés par les Égyptiens s’était aussi répandue chez les Grecs ; mais, en apprenant leurs procédés, ils avaient hérité en même temps de leur ignorance sur la cause des effets qu’ils savaient produire. Leurs philosophes les plus célèbres, ces hommes qui ont tant réfléchi sur les phénomènes de la nature, se taisent en effet sur tous ces points. Nous ne trouvons dans leurs ouvrages aucune tentative pour