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LAVOISIER.

tion est d’autant plus remarquable que l’évaporation du corps est plus rapide.

Ainsi des vapeurs sont les corps liquides ou solides transformés en gaz ou fluides élastiques, par l’absorption d’une grande quantité de chaleur. Il veut le faire voir d’une manière tout à fait décisive, il veut prouver que les vapeurs sont absolument de la même nature que les gaz, conclusion qu’à la rigueur on n’eût pu tirer des expériences dont nous venons de rendre compte, puisque les vapeurs ne se voyaient point, et qu’elles ne devenaient sensibles qu’aux yeux du physicien, par la pression qu’elles exerçaient sur le mercure du baromètre. Il imagine, pour démontrer cette identité, des procédés ingénieux. Il fait voir, par exemple, qu’au moyen d’une cuve remplie d’eau il peut obtenir l’éther sous forme de gaz, et qu’il suffit pour cela que cette eau soit maintenue à une température de 40 degrés ; par conséquent, si l’éther n’est point gazeux, à Paris, par exemple, c’est que la température est un peu trop basse et la pression un peu trop forte. Mais l’éther devient un véritable gaz sur les plateaux élevés de l’Amérique du Sud.

Il prouve le même fait pour l’alcool et pour la vapeur d’eau, au moyen d’un bain d’eau mère de nitre chauffé à 110 degrés, à l’aide duquel il peut développer ces vapeurs dans un appareil semblable