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LAVOISIER.

fut réimprimé en 1777 et répandu avec quelque profusion. On eût laissé croire volontiers alors que Lavoisier avait emprunté à cet ouvrage le fond de ses idées ; mais il n’en est rien, soyez-en convaincus. Si Lavoisier n’avait pas découvert l’augmentation de poids des métaux pendant leur calcination ; il en avait certainement découvert la cause. Sa Note de 1772 respire la candeur et la bonne foi. Et de plus il avait découvert, et c’est là le point sur lequel il insiste surtout, que, dans toutes les opérations de la Chimie, on devait retrouver ce qu’on y avait mis.

C’est là sa découverte fondamentale, celle d’où découlent toutes les autres ; et, s’il arrive à expliquer comment se passent tous les phénomènes de la Chimie, c’est que, la balance à la main, il a étudié tous ces phénomènes, qu’il en a examiné les divers produits, qu’il a pesé tout ce qu’il employait et tout ce qu’il formait, méthode dont la Chimie est fière et qu’elle n’abandonnera certainement jamais.

Ce n’est pas tout, Messieurs, mais rappelez-vous que cette théorie est née en 1772, que depuis lors elle avait gagné chaque année une nouvelle certitude, et qu’en 1783, époque où elle était complète, où elle n’avait plus rien à acquérir, Lavoisier était encore seul de son opinion. Seul, je me trompe, Laplace la partageait, mais parmi les chimistes aucun ne s’était prononcé en sa faveur. Vous serez sur-