mistes de l’école de Lavoisier, et, leur nature une fois expliquée, on ne s’en occupe plus.
Cependant les sels peuvent être envisagés aussi comme de véritables composés binaires, c’est-à-dire comme résultant de l’union d’un acide avec une base, sans s’inquiéter de la nature de ceux-ci. Qui empêchait de prendre les acides et les bases, de les mettre en présence et d’examiner les résultats de leur action réciproque ? Pourquoi se borner à l’examen des combinaisons par lesquelles l’action chimique commence, qui s’effectuent entre des éléments, et où les affinités demeurent toujours imparfaitement satisfaites ? Pourquoi négliger l’étude des combinaisons par lesquelles l’action chimique finit, qui s’effectuent entre des corps déjà composés eux-mêmes, et où les affinités mieux balancées se mettent dans un équilibre presque parfait ? N’avait-on pas l’organe du goût, n’avait-on pas même des réactifs plus sensibles pour reconnaître cet équilibre, pour fixer d’une manière certaine les proportions d’où résultent les composés que leur neutralité rend comparables ? C’est un avantage dont on est dépourvu dans l’étude des composés binaires qui ont occupé Lavoisier, et dans l’étude desquels il a cherché la théorie générale de la Science.
Je le répète encore, les sels peuvent se présenter sous la forme de véritables binaires. Ainsi l’acide