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ROUELLE.

près cela, l’acide benzoïque figurait naturellement parmi les sels et faisait partie de ce que l’on appelait sels simples. Rouelle s’est appliqué à étudier ceux que l’on nommait sels composés. Embrassant dans l’idée générale de sel tout ce que l’on y comprenait de son temps et voulant préciser ceux qu’il avait en vue d’une manière spéciale, il désigne ceux-ci sous la dénomination de sels neutres, puis il les divise en trois classes : les sels neutres avec excès d’acide, les sels neutres avec excès de base et les sels neutres parfaits. Pour lui, un sel neutre est un acide combiné avec une substance quelconque qui lui donne une forme concrète ou solide. Voilà comment il est conduit à adopter les noms de sels neutres acides et de sels neutres alcalins ou basiques, qui maintenant vous étonnent et vous semblent tout à fait étranges. Ses sels neutres sont nos sels proprement dits ; ses sels neutres acides sont nos sels acides ; ses sels neutres basiques, nos sous-sels ; et ses sels neutres parfaits, nos véritables sels neutres. À l’appui de cette distinction, il établit d’une manière très-nette l’existence du sulfate acide de potasse et du sous-sulfate de mercure.

Rouelle trouva dans Baumé un adversaire opiniâtre, qui s’élève avec force et tout à fait à tort contre ses opinions et qui le contredit sur tous les points. Baumé prétendait que, des trois classes de