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WENZEL.

Wenzel partait donc de ce principe, que les éléments des deux sels employés devaient se retrouver dans les deux sels produits ; rien ne devait se perdre, rien ne devait se créer dans la réaction. Ce principe fécond, origine de toutes les découvertes de Lavoisier, conduisit donc aussi Wenzel à reconnaître les premières lois de la Statique chimique. En Allemagne, comme en France, il mit la balance en honneur parmi les chimistes, qui, malgré soixante ans de travail assidu, sont loin d’en avoir tiré toutes les vérités qu’elle peut nous apprendre.

Quand on met en parallèle la beauté du résultat de Wenzel et l’exactitude de ses recherches avec le peu de succès que son ouvrage a obtenu, on a lieu d’en être surpris. Son livre ne fit aucun bruit dans la Science ; il tomba bientôt dans l’oubli, et le nom de Wenzel resta même longtemps inconnu en France. C’est que les brillantes découvertes de Lavoisier, qui occupaient alors tous les esprits, éclipsèrent complétement celles du chimiste saxon, qui reposaient sur une base plus modeste, quoique non moins importante.

Wenzel doit conserver la gloire entière et pure d’avoir établi que, dans les réactions des sels, rien ne se perd, rien ne se crée, soit comme matière, soit comme force chimique. C’est là une des plus belles applications de la balance. D’ailleurs il a