Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
253
ATOMES.

valentes de cuivre et d’argent, de fer et de cuivre, d’acide sulfurique et d’acide azotique, de baryte et de potasse, comme étant les représentants des atomes de ces corps, si tant est que les corps soient formés d’atomes.

Mais cela suppose que les corps soient formés d’atomes, et, pour admettre ce principe, vous devez désirer des preuves. N’en demandez pas à M. Dalton : il ne vous en propose pas. M. Dalton suppose l’existence des atomes, mais il ne la prouve pas ; seulement, leur existence étant admise, il s’en sert pour rendre raison des rapports observés entre les quantités constantes de matière qui réagissent entre elles dans les phénomènes chimiques.

La facilité avec laquelle tous les phénomènes de l’analyse quantitative ont été expliqués ou prévus en partant du principe de l’existence des atomes a fait adopter généralement les vues de Dalton ; mais la base même de ces vues n’a point été démontrée. Quelques personnes ont voulu, il est vrai, présenter les phénomènes chimiques comme offrant à leur tour une démonstration de la réalité des atomes. C’était faire un cercle vicieux, et leur argumentation est demeurée sans autorité.

Pour expliquer les lois de la Chimie quantitative, est-il indispensable au surplus de recourir à la supposition des atomes ? Est-il nécessaire d’admettre