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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

quide ou de l’air neigeux, comparables du reste à cet acide carbonique liquide et neigeux que M. Thilorier forme si facilement, il suffit d’admettre un abaissement très-considérable de température dans les couches extrêmes de l’atmosphère. Avant de repousser ces conceptions, vous les examinerez avec l’attention qu’elles méritent, si j’ajoute que l’existence de ce grand froid et la liquéfaction de l’air qui en doit résulter sont des vues admises par le plus illustre géomètre de notre âge, par M. Poisson.

Vous pourriez donc concevoir, comme une condition de l’état actuel de notre atmosphère, comme la cause de son étendue limitée, la liquéfaction de ces éléments à une certaine distance de la Terre ; il en résulterait une couche de vapeur vésiculaire, qui en fermerait l’enveloppe, et où viendrait s’anéantir l’expansibilité indéfinie propre aux substances gazeuses.

L’abaissement excessif de température nécessaire pour produire la liquéfaction ou même la congélation de l’air extrêmement raréfié qui se rencontre aux extrêmes régions de l’atmosphère est regardé par M. Poisson comme un phénomène nécessaire, indispensable même pour que l’atmosphère puisse se terminer.

Sans entrer ici, sur ce sujet, dans des détails qui nous écarteraient de notre but, je fais remarquer