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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

dues. Avec cette définition bâtarde, à laquelle vous ne vous attendiez guère, Wolf se croit tiré de tout embarras et placé sur un terrain inexpugnable.

En ce qui concerne le mouvement, il ne veut non plus blesser personne. Ses monades ne se meuvent pas ; elles ne sont pourtant pas immobiles ; mais elles ont en elles la raison suffisante du mouvement.

Voila comment, à l’aide d’une quasi-étendue et d’une raison suffisante du mouvement, l’auteur de la théorie des monades croyait aplanir toutes les difficultés qu’on opposait aux systèmes atomiques.

Avec lui, tout est monade. Dieu est monade. Nous sommes des monades, et nos idées aussi. Les monades se pressent-elles devant nous dans l’espace, elles deviennent obscures ; nous n’avons plus d’idées nettes. Mais s’écartent-elles, elles s’éclaircissent, la lumière se fait dans nos idées et nos conceptions deviennent justes et précises.

Ce système ne satisfit personne, malgré ces expédients de juste-milieu. Wolf eut beau chercher à éclaircir ces monades pour combattre le jugement académique ; il fut accablé, et il n’est resté de ces théories qu’un enseignement historique qui nous montre les dangers auxquels s’expose celui qui veut expliquer la nature a priori.

Presque en même temps parut en Suède un homme fort singulier qui eut aussi le malheur d’écrire des