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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Il admet dans les atomes une forme généralement sphérique ; mais il les conçoit associés de manière à constituer de petites masses diversement figurées. C’est donc de lui qu’est venue la première idée de créer ainsi des cubes, des tétramères, des pyramides, et les différentes formes cristallines, par des assemblages de sphères ; et c’est une idée qui depuis a été renouvelée par des savants très-distingués et en particulier par Wollaston.

Dans les solides, suivant Swedenborg, les atomes se touchent. Mais il y a nécessairement entre eux des intervalles vides en raison de la courbure de leurs surfaces. Plus écartés dans les liquides, les atomes se tiennent à distance et laissent entre eux des espaces plus grands. Dans ces espaces vides il introduit d’autres atomes dont la forme se prête à les remplir. Ce ne sont plus des sphères, ce sont des particules terminées par des surfaces courbes concaves et disposées de manière à imiter une sorte de coin.

Avec cela, il entre dans un détail que l’on n’avait jamais abordé. L’eau est formée de sphères et de molécules interposées dans leurs interstices. En se désagrégeant au fond de la mer, ces dernières prennent un nouvel arrangement, d’où résulte le sel marin. Les angles solides que renferment ces particules interstitielles constituent l’acide que l’on peut