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POLYMORPHISME.

du rouge et deviennent orangés ; les bleus et les gris acquièrent une couleur plus foncée et tournent au noir.

Ainsi l’oxyde de zinc, qui ressemble à la neige quand il est pur et froid, jaunit tellement lorsqu’on le chauffe, qu’on dirait qu’il renferme beaucoup de peroxyde de fer. Mais le laisse-t-on refroidir, il recouvre aussitôt sa blancheur primitive. L’acide titanique éprouve par la chaleur un changement semblable et non moins marqué. Le bioxyde de mercure passe du rouge au violet.

L’arragonite comparée au spath d’Islande, et quelques corps analogues, ont conduit à créer le mot de dimorphisme, pour exprimer l’existence d’une même substance cristallisée sous deux formes distinctes et incompatibles. Mais, pour embrasser tous les phénomènes du même genre, il faut dire polymorphisme, sans restreindre à deux le nombre des modifications qu’un corps peut présenter, et comprendre dans la même catégorie toutes les sortes de changements qui peuvent affecter les propriétés physiques :

Les caractères qui doivent nous frapper dans les faits qui se rattachent au polymorphisme sont donc d’une part la permanence de la nature chimique, et d’autre part les modifications qu’éprouvent la forme ou les propriétés physiques ; celles-ci varient,