Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/335

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
331
POLYMORPHISME.

Dans le cas du carbone ordinaire et du diamant, nous savons déjà que le graphite est le produit constant d’une température d’environ 1700 à 1800 degrés, comme celle qui se développe à la tuyère des hauts-fourneaux roulants pour fonte grise. Nous pouvons présumer que le charbon noir mat est le produit d’une température plus basse, et que le diamant résulte de l’action d’une température plus haute.

Mais ce ne sont là que de simples présomptions, que quelques faits même semblent combattre. Que l’on parvienne, sans faire intervenir aucune action chimique, à changer à volonté le diamant en charbon noir et l’on aura fait faire un grand pas à la question qui aurait pour objet de changer le charbon noir en diamant.

Les liquides vont-ils ressembler aux gaz, c’est-à-dire se montrer toujours constants dans leurs propriétés, ou vont-ils affecter des états variables ? C’est à l’expérience à répondre. Or nous voyons l’acide hypoazotique, incolore à 20 degrés au-dessous de zéro, se colorer à mesure que sa température s’élève et prendre une couleur jaune orangé à la température actuelle. Ce liquide est donc susceptible de variations tout à fait semblables à celles que nous avons signalées dans un grand nombre de corps solides, comme l’oxyde de zinc, l’acide titanique et tant d’autres. La dissolution de l’iodure d’amidon