Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
374
PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

vait primitivement unie à l’acide se trouve remplacée par la base, atome par atome, soit en totalité, soit en partie. Du reste, ces trois variétés d’acide passent facilement de l’une à l’autre, soit en perdant de l’eau par la calcination, soit en gagnant de l’eau par un contact prolongé avec ce liquide. Entre elles existent donc, d’une part, des différences incontestables, et de l’autre, des rapprochements qui indiquent une grande ressemblance de nature. Les formules toutes simples qu’on leur assigne, en signalant entre ces acides une différence que l’on pourrait comparer, si l’on voulait, à celle qui existe entre l’alcool et l’éther, rendent également parfaitement bien compte de ces rapprochements. Or il n’en serait plus de même, si l’on envisageait ces corps, non plus comme des hydrates d’un même oxacide, mais comme des hydracides tout différents. Ils seraient alors représentés par

Ph2O8, H6, Ph2O7, H4, Ph2O6, H2.

Voilà de bien graves changements de nature pour des corps qui passent si aisément de l’un à l’autre. On admettrait dans leur composition des différences de premier ordre pour expliquer des différences de propriété d’ordre très-secondaire. L’effet ne serait pas proportionné à la cause.

J’insiste sur ce raisonnement, car je ne trouve pas