Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/389

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
385
NOMENCLATURE.

quer non-seulement le nom des éléments et la manière d’envisager leur réunion, mais de plus leurs quantités respectives, ce qu’il fit en exprimant les poids des atomes par des signes auxquels il associa l’indice de leur nombre. C’est ainsi qu’il établit ces formules si commodes, comme SO3, PbO, qui disent en effet tout ce que je viens d’énumérer. Aussi ont-elles été généralement adoptées. Il n’y a guère que quelques chimistes anglais qui se refusent encore à en faire usage, et nous ne pouvons trop les en blâmer hautement.

Voilà donc deux nomenclatures bien distinctes, la nomenclature parlée et la nomenclature écrite, ayant chacune ses avantages et ses exigences. Sans doute la seconde est à la fois d’une exactitude et d’une précision bien précieuses ; mais s’ensuit-il qu’il faille chercher à modeler la première sur elle ? Non, messieurs, mille fois non. Il faut que la seconde reste ce qu’elle a été, une langue claire, simple et même élégante ; une langue qu’on puisse parler sans effort et comprendre sans travail. Il faut qu’elle soit exacte, mais aussi qu’elle soit concise et harmonieuse.

Cependant il est impossible d’éviter qu’il soit fait quelques tentatives tendant à confondre ces deux manières de désigner les corps. Il ne se passe presque pas d’année où l’Institut ne reçoive un ou