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NOMENCLATURE.

à l’alcoran qu’à l’alcool. On y ajoute la syllabe hyd qui n’est pas non plus le radical du mot hydrogène.

Le mercaptan, c’est du bisulfhydrate d’hydrogène bicarboné.

L’aldéhyde, c’est un corps dont les connexions avec l’acide acétique devaient surtout frapper le nomenclateur. À mon avis, dans la nomenclature des corps organiques, il faut faire peu d’attention à leur origine et beaucoup à leurs dérivés. Ainsi le mot chloral ne ml apprend rien d’essentiel, tandis que le mot chloroforme exprime le fait saillant de l’histoire du corps, sa conversion en chlore et acide formique sous l’influence des bases.

Je puis faire ces remarques, j’ai le droit de les faire ; car nul ne professe une plus profonde estime pour les travaux de M. Zeise ; nul ne connaît mieux que moi ce que la Science doit à M. Liebig et ce que M. Liebig promet à la Science pour l’avenir. Que M, Liebig me permette de le lui dire, il est doué d’un génie trop puissant pour avoir le droit de cesser d’être logique, même en adoptant un mot.

Tout cela est transitoire, il est vrai, fort heureusement ; mais cette excuse ne rend pas de pareils noms meilleurs, et c’est une nécessité de les critiquer dans un cours tel que celui-ci ; surtout quand on songe que ce provisoire peut durer tout aussi longtemps que ces baraques ignobles bâties pour un