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AFFINITÉ.

et de les publier dans un ensemble convenable ; il en offrait seulement, en attendant, les prémices à ses auditeurs. Tout cela se conçoit parfaitement.

« Eh bien, ajoute-t-il, je suis forcé d’en agir tout autrement. Parmi mes auditeurs, se sont trouvés quelques ingrats qui, séduits par l’insatiable cupidité des libraires (c’étaient les libraires de 1730), ont rendu bien amer pour moi l’enseignement dont j’étais chargé. Ils ont osé publier, sous mon nom, mes institutions et expériences de Chimie. Ils l’ont fait à mon insu, se jouant du public et de moi-même, sous quelque vain prétexte de liberté et de progrès. Dans ce livre, poursuit-il, falsa, ridicula, barbara, in quâlibet paginâ mihi imputata haud indicabo, ne nauseam concitem. » Et ces amers reproches, dans lesquels s’exhale la juste indignation du professeur de Leyde, seraient-ils ici moins légitimes et moins fondés ?[1]

Bref, ce fut à la suite de cette publication ; faite sans son aveu et à son grand regret, et dont nous possédons encore quelques exemplaires, que Boërhaave se résolut à publier lui-même son cours, pour se laver aux yeux de la postérité des souillures dont il s’y trouvait flétri. Pourtant c’était en 1733, la

  1. Les leçons de M. Dumas étaient dans ce moment recueillies et publiées par une personne évidemment étrangère aux connaissances chimiques.