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AFFINITÉ.

ensuite : si l’action chimique peut donner naissance à un produit que ses propriétés physiques fassent disparaître de la sphère d’activité, tout partage cesse d’avoir lieu. Cette dernière, cette belle sentence est d’une application de chaque jour.

Il y a, vous le voyez, dans les principes de Berthollet, considérés de haut et dans leur ensemble, deux choses bien distinctes : une loi pratique confirmée par tous les faits, et une hypothèse destinée à l’expliquer. La première s’appuie sur l’expérience, et n’est point à discuter. Examinons, au contraire, la dernière à fond.

Est-il vrai que, dans une dissolution, les corps de nature semblable se partagent les matières antagonistes de manière à produire des mélanges en proportions indéfinies ? En faveur de cette proposition, nous n’avons plus à invoquer l’appui d’expériences positives et multipliées. Elle peut inspirer des doutes légitimes. À cet égard, il y a parmi les chimistes dissidence d’opinions. Ainsi, en nommant M. Gay-Lussac comme ayant soutenu les idées de Berthollet, vous allez vous étonner sans doute qu’on puisse trouver quelque chose à alléguer contre elles. Néanmoins, M. Thenard, élève de Berthollet, comme M. Gay-Lussac, bien loin de les partager, les a toujours combattues.

Parmi les faits que l’on peut apporter à l’appui