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AFFINITÉ.

N’êtes-vous pas surpris de voir la force accroître d’intensité, et ses effets devenir de plus en plus définis à mesure que les propriétés des molécules s’éloignent ? Ainsi, prenez un bloc de cristal ; rien n’est plus facile que d’en séparer les particules similaires : il suffit d’un choc pour le rompre. Demande-t-on la séparation des deux silicates qui le constituent essentiellement, c’est chose plus délicate ; cependant une fusion tranquille peut la produire en partie. Voulez-vous isoler la silice des oxydes, il faut avoir recours à des réactions plus puissantes ; néanmoins les acides forts mettront la silice en liberté, en s’emparant des bases. Mais, si vous demandez la décomposition de la silice elle-même, s’il faut surmonter la force qui réunit l’oxygène et le silicium, alors il devient nécessaire de mettre en jeu tout ce que la Chimie a de plus énergique.

À ces principes se rattachent des généralités frappantes de vérité : tels sont ces deux résultats, bien connus, que les corps se combinent avec d’autant plus de force que leurs propriétés sont plus opposées, et qu’ils se dissolvent d’autant mieux qu’ils se ressemblent davantage. Par exemple, c’est avec les corps non métalliques que se combinent de préférence les métaux ; c’est par les alcalis que les acides sont attirés avec le plus de force, et ainsi de suite. S’agit-il, au contraire, de trouver des dissolvants, il faut