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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

l’attention des chimistes, et la question demeura au point où Laplace et Lavoisier l’avaient laissée.

Cependant, en 1800, Volta découvrit la pile : elle devint entre ses mains la source d’une foule d’expériences brillantes ; il en reconnut parfaitement les effets électriques et physiologiques. Ce n’est pas lui toutefois qui fixa le premier l’attention sur ses effets chimiques, et l’on en voit bien la cause. Volta, préoccupé du soin de faire triompher sa doctrine, se dévouait à combattre Galvani et ses adhérents, qui voulaient faire dépendre les effets de la pile de l’existence d’un fluide particulier ; il s’attacha et dut s’attacher presque uniquement à démontrer l’identité de l’électricité de la pile et de l’électricité ordinaire, à faire rentrer les effets de son instrument dans les lois générales de l’électricité ; et ce but, il l’atteignit complétement.

Ce furent Nicholson et Carlisle qui eurent l’heureuse idée de soumettre l’eau à l’action du courant électrique, et ils ne tardèrent pas à apercevoir les phénomènes les plus curieux. L’eau était décomposée : l’hydrogène se rendait au pôle négatif, l’oxygène gagnait le pôle positif, et les volumes des deux gaz se trouvaient dans un rapport simple, car ils obtinrent 72 parties d’oxygène et 143 parties d’hydrogène. Mais ce qui compliqua singulièrement les résultats, c’est qu’il se développait un acide à un