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ACTION CHIMIQUE.

Le premier objet que Davy eut, et dut avoir en vue, fut la discussion des effets observés dans la décomposition de l’eau par la pile. On avait toujours remarqué, comme nous l’avons déjà dit, la production d’un acide du côté où se dégageait l’oxygène, et celle d’une base là où se dégageait l’hydrogène. De là des idées bien singulières : on avait même été jusqu’à vouloir déduire de ces résultats que l’eau pouvait se changer en acide et en base, et même en une base minérale. Voilà dans quel état Davy prit la question. Elle était, vous le voyez, bien embrouillée et bien obscure. Il mit tous ses soins à l’éclaircir, et il le fit avec un succès si complet, en y apportant des précautions si rationnelles et si minutieuses, avec un zèle si constant, avec une sagacité si exquise, que l’exposé de son travail se lit toujours avec un intérêt inexprimable.

Dans ses premiers essais, il rencontra constamment le même acide et la même base : c’étaient toujours de l’acide chlorhydrique et de la soude. La réunion de ces deux substances eût produit du sel marin : c’était donc de ce sel qu’elles devaient provenir ; en effet, Davy reconnut dans le verre des vases qu’il employait la présence de quelques traces de chlorure de sodium, suffisantes pour expliquer la formation de l’acide chlorhydrique et de la soude observés. Il en conclut l’obligation de renoncer à