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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

réservaient que celles-là. Singulière préoccupation qui les portait à mépriser la vérité pour adorer l’erreur ; singulier partage de connaissances, où, s’appropriant les idées fausses et nuisibles, et les cachant sous le boisseau, ils semaient à profusion et sans regret les idées vraies et nécessaires au progrès de l’humanité !

Mais nous arrivons à une époque où des vues plus saines commencent à se répandre, et qui vit s’élever presque en même temps trois corps savants qui ont exercé une influence incontestée sur les progrès des sciences. Le premier est l’Académie del Cimento, fondée en 1651, qui a illustré la Toscane. Onze ans après s’établit la Société royale de Londres, destinée à jouer un rôle non moins brillant et plus durable. Enfin, en 1666, l’Académie royale des Sciences de Paris vint s’associer à ce mouvement de l’esprit humain.

Celle-ci compta parmi ses premiers membres un homme distingué, Nicolas Le Fèvre, qui peut servir de type pour les chimistes de son époque, et avec d’autant plus de raison, qu’il lui a été donné de fonder l’enseignement de cette science dans les deux royaumes les plus importants de l’Europe civilisée.

Il avait fait ses études dans l’Académie protestante de Sedan. S’étant signalé en Chimie et en Phar-