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NICOLAS LE FÈVRE.

nait en même temps une autre liqueur d’apparence oléagineuse et de nature inflammable, qui lui représentait l’huile ou le soufre. Enfin, dans le résidu, il trouvait un charbon propre à se résoudre en chaleur et en cendres qui lui fournissaient les deux derniers principes. Traitées par l’eau, elles se séparaient en effet en deux parties : l’une soluble, c’était le sel ; l’autre insoluble, c’était la terre.

Voila bien l’eau, l’esprit, l’huile, le sel et la terre, premiers produits de la décomposition du corps, qu’une Chimie plus savante devait bientôt décomposer à leur tour.

Au reste, Nicolas Le Fèvre avait senti le besoin d’admettre encore un nouvel élément, quelque chose d’analogue à la quintessence ou à l’élément prédestiné de Paracelse : c’est ce qu’il appelait esprit universel. Il ne l’avait jamais vu. Ses propriétés, il ne s’en rendait pas bien compte ; mais on voit que le rôle qu’il lui fait jouer n’est autre chose que celui qui appartient réellement à l’oxygène, qu’on croirait s’être révélé à lui, mais comme une idée très-confuse et très-obscure. Il pensait que cet esprit universel émanait des astres sous forme de lumière ; qu’il se corporifiait dans l’air, et qu’il produisait ensuite presque tous les effets observés dans les minéraux, les plantes et les animaux. Ainsi, par exemple, suivant Le Fèvre, l’air ne se borne pas,