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NICOLAS LE FÈVRE.

l’affaire lui a paru sérieuse ; vous lisez la page suivante :

« Nous avons fait voir que les calcinations de l’antimoine avec le nitre l’ouvraient, le purifiaient et le fixaient ; ce qu’il ne pourrait faire, si ce sel ne participait tout à fait de la lumière qui se trouve corporifiée en lui.

» Mais il faut que nous fassions voir ici pathétiquement que le Soleil, qui est le père et la source de la lumière, qui engendre le nitre, purifie et fixe l’antimoine beaucoup mieux et plus efficacement que le nitre ne le peut faire.

» Ce digne feu conserve et multiplie l’antimoine. Si l’artiste prend 12 grains d’antimoine et qu’il les calcine au feu commun, il obtient une poudre blanche ou grise qui se trouve diminuée de 5 ou 6 grains.

» Avec le miroir ardent, l’antimoine est converti en une poudre blanche qui pèse 15 grains au lieu de 12. »

À cette description emphatique, ajoutons que Jean Rey, en parlant de cette expérience, et voulant s’en servir pour démontrer le rôle de l’air dans les calcinations, se compare à « Hercule, qui n’avait pas plutôt coupé une des têtes de l’hydre qui ravageait le Palu-lernéan qu’il en renaissait deux ». Les têtes de l’hydre, ce sont les objections qu’on lui adresse,