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BECHER.

nière précise l’existence de corps indécomposables, et celle des corps composés et surcomposés.

Si la dissidence de la Philosophie scolastique et de la Chimie avait pu, jusqu’à lui, sembler douteuse, sa Physique souterraine l’établirait dans les termes les plus précis : « Bon péripatéticien, mauvais chimiste, et réciproquement, dit-il, car la nature n’a rien de commun avec les imaginations dont la Philosophie péripatétisme se nourrit. »

Ailleurs, il porte à Aristote et à toute sa secte un défi formel, et il les invite à expliquer pourquoi l’argent est dissous par l’acide nitrique ; pourquoi il est précipité par le cuivre, le sel marin, etc.

Mais la réputation de Becher repose surtout sur la doctrine des trois éléments qu’il appelait les trois terres, savoir : la terre vitrifiable, ou l’élément terreux ; la terre inflammable, ou l’élément combustible ; la terre mercurielle, ou l’élément métallique. Chacune d’elles ne représente pas une matière unique et toujours identique ; elles peuvent affecter des modifications et revêtir des caractères extérieurs variés.

Quand on met de côté les prétentions géologiques de Becher, aussi bien que ses prétentions alchimiques, il reste dans sa Physica subterranea une véritable Philosophie chimique, telle que la comportait son époque. L’expérience y est placée au rang qu’elle