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STAHL.

qui sont ses Experimenta et observationes, son Traité du soufre, ses Fundamenta Chymiæ dogmaticæ et experimentalis, son Traité des sels.

Comme Becher, trouvant les éléments d’Aristote inapplicables aux phénomènes de la Chimie, il les rejette, et cherche ailleurs des corps indécomposables, qu’il puisse regarder comme vrais principes de la Chimie. Il s’était livré à une étude approfondie de la deuxième terre de Becher, de sa terre combustible ; il connaissait bien les rapports qui lient les métaux à leurs oxydes. Il avait reconnu le rôle utile de l’élément combustible dans la conversion de ces oxydes en métaux, en un mot, dans leur réduction ; il en avait saisi toute la généralité.

S’il eût pris comme éléments les métaux, ou, si vous voulez, les diverses modifications de la terre mercurielle de Becher, et s’il eût considéré les oxydes comme des composés dérivés de ces corps simples, sa théorie eût été conforme aux idées que nous avons aujourd’hui, aux doctrines qu’a établies Lavoisier. Mais il fit et devait faire l’inverse ; il vit, dans les oxydes, des corps simples, et dans les métaux, des corps composés. Voilà son erreur fondamentale : de là dérivent toutes les autres. Dans cette circonstance, il a été influencé par les idées qui régnaient de son temps sur la nature des métaux, que l’on s’accordait à regarder comme composés. Il