— Il me semble que je t’ai entendu chanter un air que je connais.
— Ah ! ce matin ?
— Eh ! oui.
— Ils m’ont donné vingt-cinq coups de garcette.
— Et pourquoi cela ? Conte-moi la chose.
— Pourquoi ? Parce qu’ils m’ont vu entrer dans la sainte-barbe, et qu’ils m’ont demandé ce que j’y allais faire.
— Ils sont bien curieux ! Et que leur as-tu répondu, à ces indiscrets ?
— Ah ! que j’allais voler de la poudre pour faire des fusées.
— Et ils t’ont donné pour cela vingt-cinq coups de garcette ?
— Bah ! ça n’est rien ; il fait du vent, c’est déjà séché.
— Cent livres de plus par an pour les coups de garcette.
— Merci, capitaine.
— Et maintenant, fais-toi une petite friction intérieure et extérieure avec du rhum, et va te coucher. Je n’ai pas besoin de te dire où est le rhum ?
— Non, capitaine.
— Bonsoir, mon brave.
— Bonne nuit, capitaine.
— À propos, où sommes-nous ?
— Nous passons entre le cap May et le cap Heulopin.
— Bon ! bon ! murmura le capitaine, dans trois heures nous serons en mer.