Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/60

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tème d’échange. Ce fut dans ces dispositions commerciales que le bâtiment chinois le trouva le lendemain.

» La stupéfaction fut grande à bord du navire impérial. Le capitaine avait reconnu, la veille, un navire marchand, et s’était endormi là-dessus en fumant sa pipe à opium ; mais voilà que, dans la nuit, le chat était devenu tigre, et qu’il montrait ses griffes de fer et ses dents de bronze.

» On alla prévenir le capitaine Kao-Kiou-Koan de la situation dans laquelle on se trouvait. Il achevait un rêve délicieux : le fils du soleil venait de lui donner une de ses sœurs en mariage, de sorte qu’il se trouvait beau-frère de la lune.

» Aussi eut-il beaucoup de peine à comprendre ce que lui voulait le capitaine Pamphile. Il est vrai que celui-ci lui parlait en provençal et que le nouveau marié répondait en chinois. Enfin, il se trouva, à bord de la Roxelane, un Provençal qui savait un peu de chinois, et, à bord du bâtiment du sublime empereur, un chinois qui parlait passablement provençal, de sorte que les deux capitaines finirent par s’entendre.

» Le résultat du dialogue fut que la moitié de la cargaison du bâtiment impérial (capitaine Kao-Kiou-Koan) passa immédiatement à bord du brick de commerce la Roxelane (capitaine Pamphile).

» Et, comme cette cargaison se composait justement de café, de riz et de thé, il en résulta que le capitaine Pamphile n’eut besoin de relâcher ni à Moka, ni à Bombay, ni à Pékin ; ce qui lui fit une grande économie de temps et d’argent.