Page:Dumas - Le Capitaine Pamphile, 1875.djvu/91

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arme ! en joue, feu ! À merveille ! Je vous ferai faire un uniforme complet de grenadier, et vous monterez la garde à ma place. Mais ce n’est pas à vous que j’ai affaire dans ce moment-ci, c’est à votre ami Tom. Où est l’animal demandé ?

— Mais dans sa niche, je crois, répondit Decamps.

— Tom, ici, Tom ! cria Fau.

Tom fit entendre un grognement sourd, qui indiquait qu’il avait parfaitement compris que c’était de lui qu’il s’agissait, mais qu’il n’était nullement pressé de se rendre à l’invitation.

— Eh bien, dit Fau, est-ce comme cela que l’on obéit quand je parle ? Tom, mon ami, ne me forcez pas d’employer des moyens violents.

Tom allongea une patte, qui sortit de son armoire sans qu’on aperçut aucune autre partie de sa personne, et se mit à bâiller d’une manière plaintive et prolongée, comme un enfant qu’on réveille, et qui n’ose pas protester autrement contre la tyrannie de son professeur.

— Où est le manche à balai ? dit Fau en donnant à sa voix l’accent de la menace, et en remuant avec fracas les arcs sauvages, les sarbacanes et les lignes à pêcher entassés derrière la porte.

— Présent ! cria Alexandre en montrant Tom, qui, à ce bruit bien connu, s’était vivement levé et s’approchait de Fau en se dandinant d’un air innocent et paterne.

— À la bonne heure ! dit Fau ; soyez donc aimable, quand on vient exprès pour vous du café Procope au faubourg Saint-Denis.