Page:Dumas - Le Collier de la reine, 1888, tome 1.djvu/160

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U^ LE COLLIER DE LA REINE.

L’air retentit de telles acclamations que Phiîippo en rougit de honte.

Mais il fut bien surpris quand la reine, après avoir battu eile-même des mains, se retourna do son côté, et avec lacsent d’une voluptueuse oppression, lui dit :

— Oli 1 monsieur de Taverney, à présent que la victoire vous est restée, grâce ! grâce l vous me tuerez. X.

LE TENTATEUR.

Philippe, à cet ordre, ou plutôt à cette prière delà reine, serra ses muscles d’acier, se cramponna sur ses jarrets, et le traîneau s’arrêta court, comme le cheval arabe qui frémit sur ses jarrets dans le sable de la plaine.

— Oh I maintenant reposez-vous, dit la reine en sortant du traîneau toute vaillante. En vérité, je n’eusse Jamais cru qu’il y eût un tel eni^Tement dans la ritesse, vous avez failli me rendre folle. Et toute vacillante en effet, elle s’appuya sur le bras de Philippe.

Un frémissement de stupeur, qui courut par toute cette foule dorée et chamarrée, l’avertit qu’une fois encore elle venait de commettre une de ses fautes contre l’étiquette ; fautes énormes aux yeux de la jalousie et de la servilité. Quant à Philippe, tout étourdi de cet excès d’iioKueu)-, il était plus tremblant et plus honteux que si sa souveraine l’eût outragé publiquement.

Il baissait les yeux, son cœur battait à rompre sa poi-Urine.

Une singulière émotion, celle de sa course sans doute,