Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 2.djvu/253

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respectable et très vénérée de don César Torlini, chanoine de l’église de Saint-Jean de Latran, et le nommé Peppino, dit Rocca Priori, convaincu de complicité avec le détestable bandit Luigi Vampa et les hommes de sa troupe.

« Le premier sera mazzolato,

« Et le second decapitato.

« Les âmes charitables sont priées de demander à Dieu un repentir sincère pour ces deux malheureux condamnés. »


C’était bien ce que Franz avait entendu la surveille, dans les ruines du Colisée, et rien n’était changé au programme : les noms des condamnés, la cause de leur supplice et le genre de leur exécution étaient exactement les mêmes.

Ainsi, selon toute probabilité, le Transtévère n’était autre que le bandit Luigi Vampa, et l’homme au manteau Simbad le marin, qui, à Rome comme à Porto-Vecchio et à Tunis, poursuivait le cours de ses philanthropiques expéditions.

Cependant le temps s’écoulait, il était neuf heures, et Franz allait réveiller Albert, lorsqu’à son grand étonnement il le vit sortir tout habillé de sa chambre. Le carnaval lui avait trotté par la tête, et l’avait éveillé plus matin que son ami ne l’espérait.

— Eh bien ! dit Franz à son hôte, maintenant que nous voilà prêts tous deux, croyez-vous, mon cher monsieur Pastrini, que nous puissions nous présenter chez le comte de Monte-Cristo ?

— Oh ! bien certainement ! répondit-il ; le comte de Monte-Cristo a l’habitude d’être très matinal, et je suis sûr qu’il y a plus de deux heures déjà qu’il est levé.