Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 2.djvu/308

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— Alors je vous retrouverai ici ?

— Sans aucun doute.

Franz rentra ; sur l’escalier il rencontra maître Pastrini.

— Eh bien ? lui demanda-t-il.

— Eh bien quoi ? répondit Franz.

— Vous avez vu l’homme qui désirait vous parler de la part de votre ami ? demanda-t-il à Franz.

— Oui, je l’ai vu, répondit celui-ci, et il m’a remis cette lettre. Faites allumer chez moi, je vous prie.

L’aubergiste donna l’ordre à un domestique de précéder Franz avec une bougie. Le jeune homme avait trouvé à maître Pastrini un air effaré, et cet air ne lui avait donné qu’un désir plus grand de lire la lettre d’Albert ; il s’approcha de la bougie aussitôt qu’elle fut allumée, et déplia le papier. La lettre était écrite de la main d’Albert et signée par lui. Franz la relut deux fois, tant il était loin de s’attendre à ce qu’elle contenait.

La voici textuellement reproduite :


« Cher ami, aussitôt la présente reçue, ayez l’obligeance de prendre dans mon portefeuille, que vous trouverez dans le tiroir carré du secrétaire, la lettre de crédit ; joignez-y la vôtre si elle n’est pas suffisante. Courez chez Torlonia, prenez-y à l’instant même quatre mille piastres et remettez-les au porteur. Il est urgent que cette somme me soit adressée sans aucun retard.

« Je n’insiste pas davantage, comptant sur vous comme vous pourriez compter sur moi.

« P.-S. I believe now to italian banditti.

« Votre ami,
« albert de morcerf. »