Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je ferai tout mon possible pour que monsieur le comte soit content ; je serais plus rassuré cependant si monsieur le comte me voulait dire ses intentions pour le dîner.

— En vérité, mon cher monsieur Bertuccio, dit le comte, depuis que vous êtes à Paris je vous trouve dépaysé, trembleur ; mais vous ne me connaissez donc plus ?

— Mais enfin Son Excellence pourrait me dire qui elle reçoit !

— Je n’en sais rien encore, et vous n’avez pas besoin de le savoir non plus. Lucullus dîne chez Lucullus voilà tout.

Bertuccio s’inclina et sortit.



XVII

LE MAJOR CAVALCANTI.

Ni le comte, ni Baptistin n’avaient menti en annonçant à Morcerf cette visite du major Lucquois, qui servait à Monte-Cristo de prétexte pour refuser le dîner qui lui était offert.

Sept heures venaient de sonner, et M. Bertuccio, selon l’ordre qu’il en avait reçu, était parti depuis deux heures pour Auteuil, lorsqu’un fiacre s’arrêta à la porte de l’hôtel, et sembla s’enfuir tout honteux aussitôt qu’il eut déposé près de la grille un homme de cinquante-deux ans environ, vêtu d’une de ces redingotes vertes à brandebourgs noirs dont l’espèce est impérissable, à ce qu’il