Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/297

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touchant les quarante derniers mille francs. Entre honnêtes gens, de pareilles précautions sont inutiles.

— Ah ! oui, c’est vrai, dit le major, entre honnêtes gens.

— Maintenant, un dernier mot, marquis.

— Dites.

— Vous permettez une petite recommandation, n’est-ce pas ?

— Comment donc ! Je la demande.

— Il n’y aurait pas de mal que vous quittassiez cette polonaise.

— Vraiment ! dit le major en regardant le vêtement avec une certaine complaisance.

— Oui, cela se porte encore à Via-Reggio, mais à Paris il y a déjà longtemps que ce costume, quelque élégant qu’il soit, a passé de mode.

— C’est fâcheux, dit le Lucquois.

— Oh ! si vous y tenez, vous le reprendrez en vous en allant.

— Mais que mettrai-je ?

— Ce que vous trouverez dans vos malles.

— Comment, dans mes malles ! je n’ai qu’un portemanteau.

— Avec vous sans doute. À quoi bon s’embarrasser ? D’ailleurs, un vieux soldat aime à marcher en leste équipage.

— Voilà justement pourquoi…

— Mais vous êtes homme de précaution, et vous avez envoyé vos malles en avant. Elles sont arrivées hier à l’hôtel des Princes, rue Richelieu. C’est là que vous avez retenu votre logement.

— Alors dans ces malles ?

— Je présume que vous avez eu la précaution de faire