Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/139

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vingt pieds carrés, et sur une profondeur de plus de deux pieds. Une journée eût à peine suffi à un homme salarié pour faire ce que j’avais fait, moi, en une heure. Rien, je ne vis absolument rien.

Alors, je me mis à la recherche du coffre, selon la supposition que j’avais faite qu’il avait été jeté dans quelque coin. Ce devait être sur le chemin qui conduisait à la petite porte de sortie ; mais cette nouvelle investigation fut aussi inutile que la première, et, le cœur serré, je revins au massif, qui lui-même ne me laissait plus aucun espoir.

— Oh ! s’écria madame Danglars, il y avait de quoi devenir fou !

— Je l’espérai un instant, dit Villefort, mais je n’eus pas ce bonheur ; cependant, rappelant ma force et par conséquent mes idées :

Pourquoi cet homme aurait-il emporté ce cadavre ? me demandai-je.

— Mais vous l’avez dit, reprit madame Danglars, pour avoir une preuve.

— Eh ! non, Madame, ce ne pouvait plus être cela ; on ne garde pas un cadavre pendant un an, on le montre à un magistrat, et l’on fait sa déposition. Or, rien de tout cela n’était arrivé.

— Eh bien ! alors ?… demanda Hermine toute palpitante.

— Alors, il y a quelque chose de plus terrible, de plus fatal, de plus effrayant pour nous, il y a que l’enfant était vivant peut-être, et que l’assassin l’a sauvé.

Madame Danglars poussa un cri terrible, et saisissant les mains de Villefort :

— Mon enfant était vivant ! dit-elle ; vous avez enterré mon enfant vivant, monsieur ! Vous n’étiez pas sûr que