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couchait que rarement. Une de ses manies était de ne vouloir pas absolument parler la langue française, qu’il écrivait cependant, assurait-on, avec une assez grande pureté.

Le lendemain du jour où ces précieux renseignements étaient parvenus à M. le procureur du roi, un homme, qui descendait de voiture au coin de la rue Férou, vint frapper à une porte peinte en vert olive et demanda l’abbé Busoni.

— M. l’abbé est sorti dès le matin, répondit le valet.

— Je pourrais ne pas me contenter de cette réponse, dit le visiteur, car je viens de la part d’une personne pour laquelle on est toujours chez soi. Mais veuillez remettre à l’abbé Busoni…

— Je vous ai déjà dit qu’il n’y était pas, répéta le valet.

— Alors quand il sera rentré, remettez-lui cette carte et ce papier cacheté. Ce soir, à huit heures, M. l’abbé sera-t-il chez lui ?

— Oh ! sans faute, monsieur, à moins que M. l’abbé ne travaille, et alors c’est comme s’il était sorti.

— Je reviendrai donc ce soir à l’heure convenue, reprit le visiteur.

Et il se retira.

En effet, à l’heure indiquée le même homme revint dans la même voiture, qui cette fois, au lieu de s’arrêter au coin de la rue Férou, s’arrêta devant la porte verte. Il frappa, on lui ouvrit, et il entra.

Aux signes de respect dont le valet fut prodigue envers lui, il comprit que sa lettre avait fait l’effet désiré.

— M. l’abbé est chez lui ? demanda-t-il.

— Oui, il travaille dans sa bibliothèque ; mais il attend monsieur, répondit le serviteur.

L’étranger monta un escalier assez rude, et, devant