éminents qu’il a rendus aux chrétiens d’Orient ; il a cinq ou six grands cordons conquis par des services rendus ainsi aux princes ou aux États.
— Et il les porte ?
— Non, mais il en est fier ; il dit qu’il aime mieux les récompenses accordées aux bienfaiteurs de l’humanité que celles accordées aux destructeurs des hommes.
— C’est donc un quaker que cet homme-là ?
— Justement, c’est un quaker, moins le grand chapeau et l’habit marron, bien entendu.
— Lui connaît-on des amis ?
— Oui, car il a pour amis tous ceux qui le connaissent.
— Mais enfin, il a bien quelque ennemi !
— Un seul.
— Comment le nommez-vous ?
— Lord Wilmore.
— Où est-il ?
— À Paris dans ce moment même.
— Et il peut me donner des renseignements ?
— Précieux. Il était dans l’Inde en même temps que Zaccone.
— Savez-vous où il demeure ?
— Quelque part dans la Chaussée-d’Antin ; mais j’ignore la rue et le numéro.
— Vous êtes mal avec cet Anglais ?
— J’aime Zaccone et lui le déteste ; nous sommes en froid à cause de cela.
— Monsieur l’abbé, pensez-vous que le comte de Monte-Cristo soit jamais venu en France avant le voyage qu’il vient de faire à Paris ?
— Ah ! pour cela, je puis vous répondre pertinemment. Non, monsieur, il n’y est jamais venu, puisqu’il s’est