Noirtier fixa son regard ardent sur la main de Valentine.
— Ma main ? dit-elle.
— Oui, fit Noirtier.
— Sa main ! répétèrent tous les assistants.
— Ah ! Messieurs, vous voyez bien que tout est inutile, et que mon pauvre père est fou, dit Villefort.
— Oh ! s’écria tout à coup Valentine, je comprends ! Mon mariage, n’est-ce pas, bon père ?
— Oui, oui, oui, répéta trois fois le paralytique, lançant un éclair à chaque fois que se relevait sa paupière.
— Tu nous en veux pour le mariage, n’est-ce pas ?
— Oui.
— Mais c’est absurde, dit Villefort.
— Pardon, monsieur, dit le notaire, tout cela au contraire est très logique et me fait l’effet de s’enchaîner parfaitement.
— Tu ne veux pas que j’épouse M. Franz d’Épinay ?
— Non, je ne veux pas, exprima l’œil du vieillard.
— Et vous déshéritez votre petite-fille, s’écria le notaire, parce qu’elle fait un mariage contre votre gré ?
— Oui, répondit Noirtier.
— De sorte que sans ce mariage elle serait votre héritière ?
— Oui.
Il se fit alors un silence profond autour du vieillard.
Les deux notaires se consultaient ; Valentine, les mains jointes, regardait son grand-père avec un sourire reconnaissant ; Villefort mordait ses lèvres minces ; madame de Villefort ne pouvait réprimer un sentiment joyeux qui, malgré elle, s’épanouissait sur son visage.
— Mais, dit enfin Villefort, rompant le premier ce si-