Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/43

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— Craignez-vous que nous l’oubliassions ?

— Vous êtes trop bonne, madame ; mais M. de Villefort a de si graves et parfois de si urgentes occupations…

— Mon mari a donné sa parole, monsieur, dit madame de Villefort, vous venez de voir qu’il la tient quand il a tout à perdre, à plus forte raison quand il a tout à gagner.

— Et, demanda Villefort, est-ce à votre maison des Champs-Élysées que la réunion a lieu ?

— Non pas, dit Monte-Cristo, et c’est ce qui rend encore votre dévouement plus méritoire : c’est à la campagne.

— À la campagne ?

— Oui.

— Et où cela ? près de Paris, n’est-ce pas ?

— Aux portes, à une demi-lieue de la barrière, à Auteuil.

— À Auteuil ! s’écria Villefort. Ah ! c’est vrai, madame m’a dit que vous demeuriez à Auteuil, puisque c’est chez vous qu’elle a été transportée. Et à quel endroit d’Auteuil ?

— Rue de la Fontaine !

— Rue de la Fontaine ! reprit Villefort d’une voix étranglée ; et à quel numéro ?

— Au no 28.

— Mais, s’écria Villefort, c’est donc à vous que l’on a vendu la maison de M. de Saint-Méran ?

— De M. de Saint-Méran ? demanda Monte-Cristo. Cette maison appartenait-elle donc à M. de Saint-Méran ?

— Oui, reprit madame de Villefort, et croyez-vous une chose, monsieur le comte ?

— Laquelle ?